La Justice Restaurative

 

Le terme Restaurative est un néologisme qui vient de l’anglais « restorative » qui signifie restauration ou réparation. Howard ZEHR en est le père fondateur et a conceptualisé le modèle aux Etats-Unis au début des années 80. Il s’agit cependant d’une justice beaucoup plus ancienne qui s’est toujours pratiquée et se pratique encore aujourd’hui dans certaines communautés autochtones du Canada, de Nouvelle Zélande, d’Afrique etc. La Justice Restaurative est un nouveau modèle de justice pénale qui cherche à donner plus d’espace, plus de parole, plus d’importance à la victime afin de prendre en compte la totalité de ses souffrances et de la restaurer dans sa dignité.

 

Les objectifs de la Justice Restaurative

 

Restaurer la victime

Résolument tournée vers l’avenir, la Justice Restaurative cherche à recréer les conditions d’une vie normale et acceptable. L’objectif est de restaurer la victime dans sa dignité, de l’aider à évacuer son traumatisme et de répondre à ses interrogations.

 

Responsabiliser les auteurs d’infraction

Quand une infraction a été commise, une personne a causé des torts à une autre et a l’obligation de réparer. Ce qui intéresse la victime, au-delà d’une punition de l’auteur, c’est d’avoir en face d’elle quelqu’un qui prenne conscience de ce qu’il a fait, qui se sente responsable.

 

Rétablir l’harmonie sociale

La justice restaurative veut permettre à la victime et à l’auteur de trouver par eux-mêmes les moyens ou les voies pour parvenir à une solution satisfaisante et apaisante. Au-delà de la victime, c’est tout le groupe social qui a été ébranlé et dont l’harmonie a été rompue. La Justice Restaurative a pour objectif de recréer du lien entre l’auteur, la victime et la société.

 

Le fonctionnement de la Justice Restaurative

 

Médiations restauratives

La médiation restaurative consiste à organiser un rendez-vous entre la victime et l’auteur en présence d’un médiateur, tiers spécialement formé qui est là pour garantir que les droits de chacun soient respectés. La médiation restaurative peut intervenir à l’occasion à plusieurs infractions comme par exemples les vols, les escroqueries ou les discriminations.

 

Rencontres condamnés-victimes et rencontres détenus-victimes

Dans ces rencontres, auteurs et victimes ne se connaissent pas mais ont en commun le même type d’infraction. Le groupe de paroles est animé par deux facilitateurs spécialement formés et élargi à deux membres de la communauté également formés. Pendant 6 semaines consécutives à raison d’une rencontre de deux ou trois heures par semaine, détenus, victimes et membres de la communauté se parlent, dialoguent permettant aux victimes d’obtenir des réponses et aux auteurs de prendre conscience du malheur qu’ils ont engendré.

 

Volontariat et reconnaissance des faits

La victime qui participe à une mesure restaurative est volontaire pour participer à ces groupes de paroles. Elle est au préalable préparée et suivie par un psychologue. L’auteur doit reconnaitre les faits qui lui ont valu l’incarcération ou la condamnation et admettre la punition infligée. Il convient que sa participation soit également volontaire et il ne doit, en outre, rien attendre en termes de remise de peine ou de libération conditionnelle.

 


Justice Restaurative : Rencontres détenus-victimes. INAVEM-IFJR (6mn)  


Bibliographie

 

La justice restaurative Pour sortir des impasses de la logique punitive.

Howard ZEHR, Ed. LABOR ET FIDES, 2012,95 p.

 

Justice restaurative. Principes et promesses.

Robert CARIO Ed. L’Harmattan, 2e éd 2010 300p.

 

La Justice restaurative. Une utopie qui marche ?

Robert CARIO, Paul MBANZOULOU, Ed. L’Harmattan, 2012, 103p.

 

Les rencontres détenus-victimes. L’Humanité retrouvée.

Robert CARIO, Ed. L’Harmattan, 2012, 164 p.

 

La Justice restauratrice. Textes réunis et traduits par…

Philippe GAILLY, Ed. Larcier, 2011, Coll. Crimen, 471 p.

 

Vengeance. Le face à face victime/agresseur.

GARAPON, R.VERDIER, Postface Nouvelles justices, nouvelles sanctions, In R. VERDIER Ed Autrement, Coll Mutations, 2004.

 

Rapport d’évaluation portant sur le programme Rencontre détenus victimes du Centre de service de justice réparatrice, année 2005-2006.

M. BEAULAC, G. ROUSSEAU-COMTOIS, Montréal, multigraph. 2006, 34 p.